Une autre façon d'apprécier le chenal de Gravelines - Grand Fort Philippe à travers les peintures marines
Dés 1880, la côte d’Opale devient une terre d’élection pour de nombreux artistes venus pratiquer la peinture de plein air. Ses paysages, sa lumière, et la vie foisonnante de ses ports attirent les artistes. Trois trois écoles se sont imposées entre la fin du XIX° et la moitiè du XX° siecle: celles de Wissant, d’Étaples et de Berck.
La proximité de la capitale parisienne, la beauté des sites naturels entre terre et mer, la présence d’une population de marins aux traditions fortes, sont autant de facteurs qui concourent à l’attractivité de la côte d'Opale.
Souvent apprécié comme un lieu de villégiature, le chenal de Gravelines et Grand Fort Philippe a inspiré des artistes peintres comme : Georges Seurat, Georges Maroniez, Arthur Van Hecke, André Derain, Raymond Picque, Abel Bertram, Nicolas de Strael, Louis Evrard et Nees Van Steelandt.
Georges Seurat (1859 - 1891) :
A partir de 1885, sur les conseils de Paul Signac, Seurat passera régulièrement les mois d'été en bord de mer pour "se laver l'oeil des jours d'atelier et traduire le plus exactement la vive clarté, avec toutes ses nuances", d'abord sur la Côte Normande dans le Calvados, à Grandcamp (1885), Honfleur (1886), Port-en-Bessin (1888), puis plus en baie se Somme au Crotoy (1889) et sur la Côte d'opâle à Gravelines (1890).
Il y retrouve ses émotions d'enfant et cette luminosité si particulière, et travaille à des marines, moins complexes que ses grands tableaux, où il s'attache à exercer sa technique pointilliste pour dépeindre la luminosité de l'atmosphère.
Ses paysages marins dégagent une impression de grandeur, de calme, mais aussi de solitude. Ils furent généralement bien accueillis par les critiques
Il participa à la formation de la Société des artistes indépendants, ouverte, sans jury ni récompenses, et prit alors la tête du mouvement néo-impressionniste. il réalisa des nombreuses esquisses de bateaux, de plages et de la mer comme "le chenal à Gravelines, Grand Fort Philippe", visible à la National Gallery à Londres.
Georges Maroniez (1865 - 1933) :
Originaire de Douai, juge d'instruction et ingénieur, Georges Maroniez est un esprit inventif, curieux et pratique à la fois, il s'intéresse à la photographie et invente des appareils photographiques à main pour peindre eintre « des langueurs et des colères de la mer ». Un séjour à Wissant lui fait découvrir la Côte d’Opale et il se lie d'amitié avec Tattegrain et d'autres peintres berckois. Dès lors, lui qui a débuté avec des paysages de campagne dans la lignée des Millet, Corot et Courbet se tourne vers les paysages et scènes maritimes. Il représente la vie des gens de mer; dans les paysages côtiers et les scènes de port, il s'attache à saisir le quotidien d'humbles marins-pêcheurs et de leurs familles, le labeur pénible, le courage, l'attente. Il fait partie très tôt du groupe dit "de Wissant", accueilli par les Demont-Breton dans leur villa du Typhonium, et qui se confronte à la beauté sauvage du site des deux caps. Le goût qu’il développe pour les marines trouve sa plénitude dans les effets de lumière, véritable marque de fabrique d’une manière qu’il cultive, des Pays-Bas à la Bretagne.
Arthur Van Hecke (1924-2003) :
Né à Roubaix dans un quartier populaire, son premier contact avec l’art se fait en découvrant les œuvres des belges Permeke, Ensor, Wouters. Sa peinture, comme celle de nombreux artistes de la région, est teintée d'expressionnisme flamand.
En 1957, fasciné par le spectacle de la mer qu’il a découvert avec son ami Eugène Leroy, il s’installe à Petit-Fort-Philippe et commence à peindre des paysages marins. Il se lie également d’amitié avec des pêcheurs dont il fait de nombreux portraits. Il transportera ensuite son atelier à Dunkerque, place de la Petite-Chapelle (1959), à Grand-Fort-Philippe (1960), sur la digue de Malo-les-Bains (1964) puis à Hondschoote (1982). Le "Groupe de Gravelines" fondé en 1960 par Arthur Van Hecke, Jean Bertaux, Jean Castanier et Raymond Picque est un rassemblement d’artistes célèbres ou en devenir et prélude au musée du Dessin et de l’Estampe originale (1981).
L'oeuvre réalisée en 1969 par le peintre et intitulée "La mort du capitaine Simon " a été acquise par la ville de Gravelines. Elle représente la mort du capitaine Simon , allongé sur son lit avec pour l'accompagner vers la mort plusieurs témoins : un vieux marin qui n'est autre que son second, présent pour les dernières minutes de l'homme et les deux enfants qui sont ceux de l'artiste qui pose un regard sur le vieil homme. Le côté sombre de la scène et mis en relief par le ciel en arrière fond clair avec un soleil crépusculaire inspiré par l'expressionnisme flamand . Il s'installera en 1957 à Grand Fort Philippe et avec l'aide de Raymond Picque, un peintre local, il mettra en place des expositions gratuites.
Le Capitaine Simon est né le 4 août 1896 à Petit Fort Philippe. Dès l'âge de 10 ans il sera embarqué comme mousse pour la pêche à Islande sur le Fernand commandé par son père. Il sera par la suite mobilisé dans les fusiliers marins avec la première guerre mondiale. Il retournera à Islande dès 1928 comme mécanicien. Le Capitaine Simon verra sa vie en mer et finira par perdre ses deux enfants à cause de celle-ci lorsqu'ils partiront en campagne de pêche à leur tour. Le Capitaine Simon est mort à Grand Fort Philippe le 4 septembre 1968. Cet homme qui aura recueilli le peintre Van Heck lors de sa venue à Grand Fort Philippe, s'est vu immortalisé par cette peinture qui reste pleine d'espoir et en même tant qui relate des derniers moments d'un homme force de la nature et volontaire.
André Derain (1880-1954) :
Un des pères du fauvisme a peint le chenal de Gravelines. Son bonheur de peindre s'inscrit dans ses propres mots. "L'art, c'est l'invention d'une joie".
Raymond Picque (1926 – 1984) :
Né à Gravelines, habitant de Grand-Fort-Philippe, Raymond Picque a peint toute sa vie les personnages de son vi a fait beaucoup de dessins à la plume. Il s’est inspiré des ateliers de construction maritime. Il peignait par ailleurs de façon très expressionniste. Il a croqué des gens qu’il rencontrait sur un carnet, à main levé. Des gens qu’il rencontrait dans Grand Fort Philippe. Il a peint des gens qu’il voyait de son atelier. Lors d’un carnaval il a peint » tit baptiste ».
Note : en recherche de reproduction sur cet auteur, une exposition "dessins du chenal" est prévue au "musée du dession et de l'estampe" courant de l'année 2016
Nicolas de Stael (1914 - 1955)
Posté à la frontière de l'abstrait et du figuratif, De Staël rêve d'une synthèse unique, d'une avancée majeure. Il secoue les formes, pousse les couleurs, agite les compositions. Paysages, nus, natures mortes, mais aussi concerts de jazz ou matchs de football... À contre-courant de la culture dominante, c'est un art vif et charpenté, appuyé sur la réalité.
En juillet 1954, il avait tenu à sillonner le littoral du Nord - Pas-de-Calais. Les barques et le chenal à Gravelines, les plages de Calais et Grand-Fort-Philippe, le cap Blanc-Nez et le cap Gris-Nez...
Louis Evrard (1905-1989) :
Peintre originaire de Dunkerque, Louis Evrard (1905-1989) est régulièrement revenu à Gravelines peindre et dessiner les lieux et ses habitants avec une passion sans cesse renouvelée.En octobre 1934 il dit « la majeure partie de mes vacances s'est écoulée dans la région de Gravelines, exactement au Petit-Fort-Philippe et au Grand-Fort-Philippe, charmants pays de pêcheurs où j'ai peint des marines, les deux petites villes séparées par un chenal qui sert d'entrée au port de Gravelines. » Louis Evrard pose discrètement son chevalet, capte l'intimité des bateaux échoués, observe les rassemblements de pêcheurs, entre dans les maisons et les arrière-cours, suit les processions... La concentration de son regard induit au motif un état de silence. Son attrait pour la couleur modulée par des accents aux teintes sourdes, lui valut affectueusement le surnom de "Temps Grisot." Après la guerre, il logea l'été chez les Masson, propriétaire du café du phare. Le musée présente peintures, aquarelles et lithographies.
Louis CHERVIN (1905-1969) :
Louis CHERVIN (peintre de la Marine): " A Montmartre il connaît tout le monde. Il fréquente particulièrement Gen Paul et André Utter, le mari de Suzanne Valadon, mais aussi Le Vigan, Marcel Aymé et Céline qu'il a probablement rencontré chez Gen Paul. Louis-Ferdinand Céline a donné à CHERVIN le surnom de Chaunard, comme le Schaunard des Scènes de la vie de Bohème. C'est sous ce nom de Chaunard, mais aussi de Blérois, que CHERVIN apparaît dans la version B de Féerie pour une autre fois, texte préparatoire au livre publié en 1952.
Léon Frédéric DESHAYES (1883- 1970) :
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